mardi 8 septembre 2015

Mon enfant a-t-il besoin d'orthopédagogie ?

La rééducation
L'objectif principal de la rééducation orthopédagogique est de permettre à un enfant ou à un jeune présentant une difficulté ou un trouble d'apprentissage d'optimiser son potentiel de développement établi en fonction de ses besoins spécifiques.

Il est nécessaire d'accorder une place importante à la personnalisation du suivi en fonction des difficultés et surtout des forces de l’enfant.

Les bénéfices possibles - Pour les enfants
  • Impact positif sur l’estime de soi;
  • Compréhension de ses forces et de ses faiblesses;
  • Établissement d’une relation de confiance avec une personne ressource connaissant bien la problématique;
  • Établissement d’un lien positif avec du matériel scolaire et pédagogique;
  • Acquisition de stratégies d’études et de révision;
  • Acquisition des notions (lecture, écriture, calculs, résolutions de problèmes, etc.) par des méthodes adaptées aux caractéristiques de l’enfant;
  • Soutien et préparation à la passation d’épreuves ministérielles ou d’examens.
Les bénéfices possibles  - pour les parents
  • Soutien aux parents;
  • Apporte un soutien et une aide à la communication entre le parent et l’école;
  • Guide et conseille les parents au niveau de la gestion des devoirs et de l’étude;
  • Modèle d’intervention adéquat à utiliser avec l’enfant;
  • Diminue la tension et les conflits reliés à la problématique.


Les principaux motifs de consultation pour les enfants en orthopédagogie 
  • Difficultés en lecture (ex. : lire des syllabes, lire des mots, comprendre des textes plus complexes, résumer des livres, etc.)
  • Difficulté en écriture (ex. : écrire tous les sons dans les mots, séparer les mots aux bons endroits, accords grammaticaux, orthographe d’usage, construction de phrases, productions écrites, autocorrection, utilisation d’outils technologiques d’aide à l’écriture, etc.)
  • Difficulté en mathématique (ex. : lire, écrire ou représenter des nombres; les tables de multiplication, les fractions, les nombres décimaux, les pourcentages,, la géométrie, l’organisation visuospatiale, etc.)
  • Difficulté en résolution de problèmes (ex. : comprendre l’énoncé, représenter le problème, trouver le concept sous-jacent, etc.)
  • Difficulté de stratégies de mémorisation, etc.)
  • Difficulté durant les devoirs (ex. : trop de devoirs, désorganisation, relations tendues parents-enfants, etc.)
  • Difficulté de communication entre les parents et l’école (ex. : mise en place d’aide spécifique en classe)
  • Difficulté de comportement entravant la réussite scolaire (ex. : opposition, fermeture, provocation, etc.)
Vous souhaitez avoir plus d'informations concernant la rééducation au CENOP ? N'hésitez pas à nous contacter.


jeudi 27 août 2015

La dyscalculie, c’est plus que de ne pas être bon en maths...suite

Lors de notre précédent blogue, nous avons parler de la dyscalculie. Voici la suite à ce sujet...

Les manifestations de la Dyscalculie
Si l’on observe des difficultés importantes en mathématiques chez un enfant, si l’enfant refuse catégoriquement ou évite les activités reliées aux mathématiques, s’il prend plus de temps, beaucoup plus de temps, pour compléter ses devoirs et ses leçons en mathématiques ou pour apprendre ses tables, si les efforts déployés sont considérables et dépassent ceux normalement requis et qu’en plus, son rendement scolaire est en-deça de celui attendu, il est possible qu’il souffre de dyscalculie.

Concrètement, on essaiera d’observer la présence de certaines manifestations dès le préscolaire :

  •  Difficulté à apprendre la comptine des nombres
  •  Erreurs lors du dénombrement (i.e., compter des objets en les pointant un à un)
  •  Difficultés à compter sur ses doigts
  •  Difficultés à mémoriser les faits arithmétiques (les tables)
  •  Erreurs et lenteur en calcul
  •  Erreurs de lecture de nombres (10 025 lu « cent vint-cinq »)
  •  Erreurs en dictée de nombres (six cent quatre-vingt écrit « 6420 »)
  •  Difficultés de comparaison de nombres (< , >)
  •  Difficulté à estimer la réponse d’un calcul



Les enfants ayant une dyscalculie ont des difficultés sévères dans la production et/ou la compréhension des quantités, des symboles numériques, des opérations arithmétiques. Ils ont du mal à faire toutes les étapes d’une procédure de calcul, à savoir quelle opération employer après la lecture d’une situation problème.





En même temps, deux enfants dyscalculiques peuvent être très différents l’un de l’autre.
Je pense que mon enfant est dyscalculique : Que puis-je faire? Qui aller voir?
Tout problème en mathématiques n’est pas forcément un trouble d’apprentissage, pas forcément une dyscalculie. Si un enfant éprouve des difficultés d’apprentissage qui nuisent à son évolution, à son estime de soi ou à ses relations avec les autres, il est important d’en comprendre la nature et leur origine. Cela nous permet de lui fournir les services dont il a besoin et qui pourront l’aider dans ses apprentissages et son cheminement futur.

Le rôle du neuropsychologue
Le neuropsychologue a comme objectif d’investiguer les relations entre les apprentissages, le cerveau et le comportement. Lorsqu’on croit que son enfant souffre de dyscalculie, il est important de s’assurer de consulter un neuropsychologue pédiatrique qui connaît bien les troubles d’apprentissage, et plus particulièrement la dyscalculie. Le neuropsychologue investiguera les différentes sphères des mathématiques afin d’établir s’il y a ou non présence d’une dyscalculie et examinera s’il y a d’autres déficits associés (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité –TDA/H-, syndrome de dysfonctions non-verbales – SDNV -, trouble dysexécutif, dyslexie, dysorthographie, etc.). Il évaluera donc l’ensemble des sphères cognitives tout en portant une attention particulière aux compétences du domaine des mathématiques.

Son évaluation l’amènera à poser, ou non, un diagnostic de dyscalculie : est-ce que les problèmes en mathématiques vécus par l’enfant découlent d’une dyscalculie ou d’un autre trouble? C’est le rôle du neuropsychologue de répondre à cette question. Le diagnostic de dyscalculie s’établit, en partie, en comparant le niveau de compétences en mathématiques au fonctionnement intellectuel de l’enfant, à son âge et à l’enseignement reçu, en considérant les variables socioculturelles, sa langue et son sexe. Le neuropsychologue s’attardera aussi à examiner la nature des erreurs commises par le jeune.

Peu importe la conclusion, le neuropsychologue guidera les parents dans leur compréhension des difficultés de leur enfant afin que des mesures soient mises en place pour soutenir ses apprentissages scolaires et ses activités quotidiennes. Il fournira des pistes d’intervention à appliquer à la maison ainsi qu’à l’école en considérant le profil cognitif global de l’enfant, entre autres s’il y a d’autres déficits cognitifs en comorbidité (TDAH, dyslexie, etc.). Il orientera les parents vers les services de rééducation appropriés selon les besoins de l’enfant, généralement en séances individuelles : orthopédagogie, ergothérapie, orthophonie, etc.

En plus des services de rééducation ou d’intervention, l’évaluation neuropsychologique permettra d’informer les intervenants scolaires et les parents des mesures d’adaptation qui peuvent être mises en place pour pallier la dyscalculie. Il n’y a pas de remède, mais il y a beaucoup à faire pour aider la personne dyscalculique à être le plus autonome possible en mathématiques, tant à l’école, dans son milieu de travail que dans sa vie courante.

Par Eliane Chevrier, neuropsychologue et propriétaire-associée du CENOP

dimanche 9 août 2015

La dyscalculie, c'est plus que de ne pas être bon en maths

La dyscalculie, par Eliane Chevrier, Ph.D
Neuropsychologue et propriétaire-associée au CENOP

Lorsqu’on aborde les mathématiques avec les parents, ils font souvent une remarque comme quoi « C’est tellement compliqué les maths! ». Et ils ont en partie raison. Pour réussir en mathématiques, il faut savoir compter, calculer, mesurer, comparer, raisonner, expliquer, déduire, intégrer,… Plusieurs enfants, dans leur carrière d’élève puis d’étudiant, auront un jour ou l’autre des difficultés avec un aspect des mathématiques. Pour d’autres, dès le début de leurs apprentissages, ils auront du mal à saisir le sens du nombre. Ils traîneront les mathématiques comme un boulet et ne sauront comment pallier leurs difficultés. Et ils deviendront peut-être anxieux. Parfois, même les enseignants et les orthopédagogues ne sauront comment les aider. Peut-être sont-ils dyscalculiques? Comment le sait-on? Qui peut nous aider? Qu’est-ce que la dyscalculie?

La Dyscalculie : Définition
À ce jour, il n’existe pas de définition consensuelle de ce qu’est la dyscalculie, certains utilisant le terme trouble du calcul, d’autres troubles spécifiques de l’arithmétique ou encore trouble spécifique d’apprentissages des mathématiques. Néanmoins, chercheurs et cliniciens s’entendent pour dire que la dyscalculie est un trouble neurodéveloppemental, c’est-à-dire d’origine biologique. Cela signifie qu’elle serait conséquente à un dysfonctionnement de certaines régions du cerveau. Les dernières études pointent le cortex pariétal comme étant le « siège » de la conscience des nombres.

Des recherches récentes montrent qu’une altération du fonctionnement de certaines zones du cortex pariétal empêcherait le développement du sens du nombre et génèrerait un déficit spécifique du traitement numérique. Le sens du nombre est une capacité qui se développerait de façon innée. Le sens du nombre nous permet de savoir qu’une quantité est plus grande qu’une autre. Il s’agit de la capacité de comparer des nombres entre eux pour décider, très rapidement, lequel est le plus grand des deux. Cela nous permet de situer des chiffres sur une droite numérique, réelle ou imaginaire.

Pour plusieurs auteurs, ces atteintes 1) du sens du nombre et 2) du traitement numérique entraînent la dyscalculie. La dyscalculie est caractérisée par une difficulté à apprendre les faits arithmétiques, à les rappeler et à calculer. La plupart des enfants dyscalculiques éprouvent de sévères difficultés à appliquer les procédures de calcul et utilisent de mauvaises stratégies en résolution de problèmes.

Prévalence
On estime qu’il y aurait entre 3% et 8% des enfants qui seraient dyscalculiques, la proportion variant selon les critères diagnostiques utilisés.

La Dyscalculie est un Trouble spécifique d’apprentissage, ce n’est pas un retard
Tout au long de sa vie, une personne, enfant ou adulte, peut vivre une difficulté ou un retard d’apprentissage. Il s’agit d’une période transitoire où l’on éprouve des difficultés à comprendre ou mémoriser de nouveaux apprentissages et à obtenir de bons résultats. La source de la difficulté peut être environnementale (problèmes familiaux, conflits avec les pairs, évènement bouleversant, période de stress, etc.) ou reliée à une notion particulière à l’étude. Par exemple, un étudiant réussit en calcul et en géométrie, mais ne parvient pas à comprendre les fractions. Ce retard ponctuel dans les apprentissages s’estompe avec le temps. Il se peut tout de même qu’il faille mettre plus de temps, plus d’étude ou qu’il faille offrir du soutien particulier pour surmonter une difficulté d’apprentissage (tuteur, aide aux devoirs, orthopédagogue, etc.).

Lorsqu’on parle d’un trouble d’apprentissage spécifique, comme la dyscalculie, il s’agit d’une atteinte permanente d’origine neurologique. On dit « permanente » parce que, bien que la sévérité du trouble puisse s’amenuiser avec le temps, les problèmes ne disparaîtront pas, même si de la rééducation spécialisée est offerte, par exemple en orthopédagogie. On dit d’ailleurs qu’un trouble d’apprentissage est résistant aux interventions. Les manifestations de la dyscalculie varieront au fil des ans. Certaines difficultés finiront par s’estomper (par exemple, les problèmes de comptage ou les erreurs de dictée de nombres), mais immanquablement, elles feront place à d’autres problèmes en mathématiques (par exemple en calcul mental, pour arrondir des nombres ou estimer des quantités).

Conséquemment, les jeunes souffrant de dyscalculie ont du mal à utiliser les nombres dans leur quotidien : suivre une recette en respectant les quantités, calculer à quelle heure partir pour ne pas manquer l’autobus, découper la bonne grandeur de papier pour emballer un cadeau, estimer la monnaie qui devrait nous être rendue, etc. Ils apprendront à compter et à calculer mais ce sera toujours au prix d’un effort considérable, d’un temps d’exécution plus long qu’attendu et ils commettront des erreurs; c’est ce qu’on observe chez les adolescents dyscalculiques.

Dans un prochain blogue, nous verrons plus en détail les manifestations de la dyscalculie.

mercredi 15 juillet 2015

Le PIFAM... vous connaissez ??

Saviez-vous que...

Le TDAH est le plus diagnostiqué de tous les troubles durant l’enfance. Il touche entre 3 et 10% de la clientèle scolaire en Amérique du Nord et atteint trois fois plus de garçons que de filles (Barkley, 1997, 1998). Les premiers symptômes cliniques apparaissent vers 3 ou 4 ans mais c’est l’arrivée en milieu scolaire qui signe la véritable explosion des comportements dérangeants. Dans le DSM-IV, le TDAH s’inscrit dans le cadre des troubles perturbateurs avec les troubles oppositionnels et le trouble des conduites 

Le DSM-IV reconnaît trois principaux types de TDAH selon que les enfants présentent un tableau avec prédominance d’impulsivité et d’hyperactivité, ou prédominance d’inattention ou un tableau mixte d’impulsivité/hyperactivité avec trouble d’attention. Dans la CIM-10, les troubles hyperkinétiques sont regroupés avec les troubles des comportements et les troubles émotionnels. L’hyperkinésie est caractérisée dans ce modèle par une tendance à passer d’une activité à l’autre sans en terminer aucune, associée à une agitation motrice et à une impulsivité continuelle. Les enfants hyperkinétiques y sont décrits comme souvent imprudents et toujours impulsifs ; ils ont des problèmes avec la discipline parce qu’ils ne respectent pas les règles. Ils sont irréfléchis, désinhibés et n’ont pas de retenue. Leurs activités sont désordonnées, incoordonnées et excessives. Ils sont mal acceptés des autres enfants. On note souvent une altération des fonctions cognitives, des retards de développement de la motricité et du langage, un comportement dyssocial ou une perte de l’estime de soi (CIM-10,1995). Cette description recoupe tout à fait les critères diagnostics des Types I et II du DSM-IV. Le trouble d’attention par contre est répertorié dans «Autres troubles précisés du comportement et troubles émotionnels apparaissant habituellement durant l’enfance et l’adolescence» mais les symptômes n’en sont pas décrits dans la CIM-10.

Le TDAH perdure dans 50 à 80% des cas à l’adolescence et même dans 30 à 50% de l’échantillon initial à l’âge adulte (Barkley, 1997). Le TDAH constitue un facteur de risques pour développer des troubles d’apprentissage , des faibles performances scolaires, un taux élevé d’échecs et d’abandons scolaires ; les suspensions et expulsions sont plus fréquentes chez les enfants et adolescents souffrant du TDAH. Leurs relations sociales et familiales sont pauvres, ils peuvent développer des problèmes de conduite, de délinquance et de polytoxicomanie . Ils sont plus sujets aux accidents et aux violations du code routier ; quand ils sont plus vieux, on constate plus d’échecs de mariage et une instabilité d’emploi.

Il existe cependant des solutions...


Ce programme offert au CENOP vise donc à développer les compétences suivantes :

  1. Le contrôle de l’impulsivité;
  2. La résistance à la distraction;
  3. La flexibilité mentale et l’imagination;
  4. Les stratégies de mémorisation;
  5. La capacité de planifier son travail;
  6. L’organisation de son temps et de sa pensée;
  7. Le respect de soi et des autres.
Les objectif de ce programme sont le développement des habiletés d’auto-régulation comportementales et cognitives ainsi que de nouvelles façons de réfléchir et d’appréhender le monde. 

Les données scientifiques actuelles indiquent que le fait d’intervenir sur certaines fonctions mentales entraînerait une amélioration sensible du fonctionnement global des jeunes atteints de TDA/H ou d’autres formes de déficits des fonctions exécutives.

Cet atelier donne au jeune des compétences qui lui seront utiles à l'école (concentration, mémorisation), pour les devoirs (organisation, planification), et dans ses relations sociales (impulsivité, respect des autres).

Notre prochain groupe débutera en septembre, informez-vous rapidement !!


jeudi 2 juillet 2015

Quelques astuces pour aider votre jeune ayant un TDA-H

Votre enfant a eu un diagnostic de TDAH ? Vous avez besoin de trucs et d'astuces ? Voici quelques idées qui pourront vous aider.

Modifiez ou aménagez l’environnement pour contrer les manifestations du TDA/H
Il ne vous viendrait pas à l’idée de vous limiter à interdire à votre poupon de 1 an, qui marche pourtant déjà bien, de ne pas traverser la rue sans prendre les moyens nécessaires pour l’en empêcher. Pourquoi ? Parce qu’il est trop petit.  Et, bien qu’il comprenne clairement cette phrase « Ne traverse pas la rue », vous savez bien que dans peu de temps, il aurait oublié et vous ne prendriez jamais cette chance-là sans avoir pris le soin de placer une clôture pour limiter son espace de déplacement ou sans rester là à le surveiller. Dites-vous que pour plusieurs consignes pourtant claires que vous aurez données à un enfant qui souffre d’un TDA/H, il en oubliera de très nombreuses à cause de son déficit d’attention. Et si vous voulez respecter votre ligne de conduite en matière de discipline, il faudrait immédiatement réagir : votre jeune aurait sans doute bien trop souvent de conséquences. Alors il faut définitivement limiter les occasions de se faire punir. Par exemple :
  • Si un enfant se chamaille toujours avec son frère pour le même jeu, ranger le jeu, faites-le disparaître ou instituez une règle qui accorde à chacun sa journée (chacun son tour laisse trop de latitude) ;
  • Si c’est chaque fois la bataille pour qu’il s’occupe de son petit animal, rapportez celui-ci à l’animalerie 
  • Si l’enfant se désorganise toujours quand tel ami est présent, il faut peut-être diminuer la fréquence des visites avec cet ami ou mieux contrôler les activités entre les deux enfants quand cet ami vient à la maison ;
  • Choisir le moment propice pour lui demander d’exécuter une tâche que vous savez délicate pour lui
  • Enlever ce qui peut être source de conflit ou de distraction quand c’est possible…
Établir un système d’émulation
Un système d’émulation est une façon d’encourager un bon comportement. Par exemple, quand on veut stimuler la cueillette de fond ou de denrées non périssables à la veille de Noël pour donner aux familles dans le besoin, on dessinera un thermomètre indiquant l’atteinte de notre objectif avec le mercure qu’on ajoute à mesure qu’entre l’argent ou la collecte des denrées. C’est souvent un très bon moyen pour encourager notre enfant à maintenir les comportements qu’on attend de lui.

On fixe des objectifs simples au sujet d’un comportement à améliorer ou à bannir, clairement identifié et facile à mettre en œuvre. Par exemple, «être plus gentil avec sa sœur» n’est pas précis puisqu’«être gentil avec sa sœur» ne signifie rien pour l’enfant. En revanche, « Partager mes jouets avec ma sœur » ou « Ne pas crier après ma sœur »,  constituent des comportements concrets puisqu’on peut apposer une étoile ou mettre un crochet chaque fois que le comportement est émis. Avec un enfant qui a un TDA/H, c’est plus souvent les comportements à bannir qui nous préoccupent. Il faut donc y aller très progressivement, un comportement à la fois, généralement celui qui nous irrite le plus. Il faut aussi savoir que même avec ce système, si efficace soit-il, l’intérêt pour la récompense s’émousse rapidement comme pour toutes les autres activités qu’on propose à ces enfants. Il faut régulièrement changer de stratégie d’émulation, faire des pauses pour un temps et revenir avec un nouveau système de récompenses ou parfois de conséquences.


Afficher clairement la durée d’une activité ou la quantité de travaux à exécuter

Une des grandes difficultés de l’enfant impulsif est d’estimer la durée d’une activité ou d’un événement. Le temps alloué sur son jeu vidéo lui paraît toujours trop court alors que le temps pour terminer ses devoirs s’avère toujours trop long. C’est souvent à cause de cette mauvaise gestion interne du temps que les crises explosent. Il doit donc savoir à l’avance à quoi s’attendre. Utiliser un compteur à rebours ou Time-Timer  pour visualiser le temps qui lui reste lui permettra d’anticiper la fin progressivement.  On peut aussi lui indiquer qu’il pourra faire trois parties avant le dîner, mais qu’il devra s’arrêter sitôt après s’il veut pouvoir retourner à son jeu après le repas. Il devra faire cinq des 10 exercices de mathématiques maintenant, mais devra faire les cinq autres après une pause (limitée dans le temps ou durant laquelle il pourra faire tel jeu, tant de fois).


Si vous vous apprêtez à lui demander une corvée qu’il n’aime pas faire, suggérez-lui un temps fixé d’avance, et revenez à la charge plus tard pour poursuivre la tâche en fixant un nouvel objectif. Il est parfois nécessaire de découper la tâche en plusieurs petites parties : dire à l’enfant «range ta chambre» peut constituer un défi insurmontable pour lui. Déterminer des petits objectifs («met ton linge au lavage, range ton jeu de Lego, place tes cartes dans ton album, fais ton lit, passe le ballai», etc.) qu’on aligne sur une liste peut au contraire être perçu comme un jeu si on s’amuse à lui faire deviner laquelle de ces activités prendra le moins de temps et que l’on chronomètre chacune d’elles pour valider son jugement.

Prévenir ou gérer les crises et l’obstination 
L’enfant qui souffre de TDA/H exprime souvent une franche opposition en défiant toute autorité par des comportements hostiles face aux demandes, en argumentant, en criant des insultes, en brisant des objets. Parfois, au contraire, il offre une opposition passive par une nonchalance, une léthargie, une lenteur à répondre à la demande qui irrite tout autant le requérant. Il faut donc prévenir les dérapages par des avertissements bien ciblés qui seront maintenus en tout temps et en tout lieu. On doit essayer de ne pas perdre patience et demeurer maître de nous-mêmes, cesser d’argumenter pour expliquer nos décisions et permettre ainsi à la querelle verbale de s’éteindre.

Quand une crise survient, et que, malgré notre tentative de résoudre le conflit, la crise s’aggrave, il faut prévoir un lieu d’isolement. Non pas nécessairement un lieu de punition, mais un endroit où l’enfant pourra retrouver son calme avant de poursuivre son activité. Ce pourrait être sa chambre, dans laquelle il pourra faire à loisir une activité qui le divertira de sa colère et retrouver un confort intérieur qui lui permettra ensuite de s’excuser et de revenir à l’activité sans perdre la face.


On peut aussi décider d’un lieu bien connu de l’enfant, un lieu de « pause », une chaise dans un coin par exemple, et l’y envoyer chaque fois qu’il se désorganise en le maintenant assis pour une durée déterminée (on recommande une minute par année d’âge, par exemple, à 4 ans,  4 minutes). Après la pause, on demande à l’enfant s’il est prêt à revoir sa conduite, sinon, on maintient la consigne pour une autre « pause » jusqu’à ce qu’il accepte d’obtempérer. S’il refuse de rester assis sur la chaise, on l’y retient bras croisés devant lui et ses mains retenues par vous derrière la chaise jusqu’à ce qu’il consente de lui-même à respecter la pause pour la durée indiquée. La pause peut être utilisée chaque fois que l’enfant a un mauvais comportement (faire mal aux autres, briser un objet, etc.).

Quand on  prévoit sortir avec l’enfant dans un lieu public ou en visite, on l’informe d’avance des limites qu’on exige de lui (par exemple,il ne devra toucher à rien, on n’achètera rien pour lui dans un magasin, il devra rester à portée de vue…). On lui demande de répéter les consignes (pas plus de trois à la fois) et on l’informe tout de suite des conséquences qu’il encoure s’il ne s’y conforme pas et de la permission qu’il se méritera s’il se conduit convenablement. On prévoit aussi un lieu et un temps d’arrêt même dans un lieu public ou encore la possibilité de le retourner dans la voiture avec l’autre parent si celui-ci est présent en l’informant que, la prochaine fois, il sera privé d’une telle sortie

Ces quelques trucs simples favoriseront une meilleure harmonie familiale et une meilleure estime de soi pour votre jeune.

Merci à madame Francine Lussier pour sa participation à ce blogue, en tant qu'auteure.

dimanche 14 juin 2015

Mon enfant a-t-il un trouble de l'attention ?

Quand un enfant présente de l’agitation, de l’impulsivité, des problèmes d’inattention, on se demande toujours un peu pourquoi il est comme ça. Très souvent, on attribue en premier lieu ses problèmes de comportement à son fichu caractère, puis rapidement, on se blâme. Quand, en plus, l’école ne parvient pas plus à gérer les comportements de votre enfant et vous en attribue aussi la faute alors que vous faites tout pour bien l’encadrer, vous devez vous questionner sur les causes de ces comportements. Voici quelques questions qui vous orienteront si vous croyez que votre enfant présente un problème neurologique. Si vous répondez oui à six des neuf questions et si les ces symptômes sont présents depuis plus de six mois, il y a lieu de consulter


Symptômes d'inattention
  1. Évite, exprime de la réticence ou de la difficulté à faire les tâches qui exigent un effort mental soutenu (par exemple: travaux scolaires ou devoirs)
  2. A de la difficulté à se concentrer sur des tâches ou des activités de jeu
  3. Ne semble pas écouter ce qu'on lui dit
  4. Ne suis pas les instructions jusqu'au bout et ne termine pas le travail scolaire, les besognes ou les tâches de travail (non en raison d'un comportement oppositionnel ou d'un défaut de comprendre les instructions)
  5. A de la difficulté à organiser des tâches et des activités
  6. N'a pas le souci du détail ou fait des fautes d'inattention dans son travail scolaire ou d'autres activités
  7. Oublie facilement durant les activités quotidiennes
  8. Perd les choses nécessaires pour les tâches ou les activités (par exemple : devoirs, crayons, livres, outils, jouets)
  9. Est facilement distrait(e) par ce qui se passe autour de lui/elle

Symptômes d'hyperactivité, impulsivité
  1. Ne s'arrête jamais ou agit comme propulsé(e) par un moteur
  2. Court ou grimpe excessivement lorsque ce n'est pas approprié
  3. Parle excessivement
  4. A de la difficulté à attendre en ligne ou à attendre son tour au jeu ou en groupe
  5. Interrompt les autres ou s'ingère dans une conversation, dans un jeu
  6. Se tortille les mains et les pieds ou se trémousse sur son siège
  7. A de la difficulté à jouer ou à entreprendre des activités de loisir tranquillement
  8. Quitte son siège en classe ou ailleurs lorsqu'il lui est demandé de demeurer assis
  9. Lâche la réponse avant que la question ne soit complétée

Consulter une personne compétente pour poser un bon diagnostic

Vivre avec un enfant hyperactif n’est pas une chose aisée pour le parent, principalement lorsque ce dernier n’est pas encore diagnostiqué. Les premières manifestations apparaissent tôt durant la petite enfance et les parents trouvent toutes sortes d'explications pour justifier celles-ci: c'est sa «période du non», c'est le «terrible 2 ans» qui se prolonge. À l’école, comme à la maison, l’enfant bouge tout le temps, il n’écoute pas ce qu’on lui demande, il ne respecte pas les consignes simples, il ignore les règles de bienséance; encore pire, il recommence, même après avoir subi plusieurs fois les conséquences de ses comportements dérangeants; il n’apprend pas de ses erreurs. Aucune intervention ne semble avoir de prise définitive  sur ses comportements.

Les premières consultations auprès des proches donnent lieu à des conseils bien souvent contradictoires. «Tu es trop sévère avec lui», «laisse-le tranquille un peu»; «tu es trop permissive», «prends-le un peu en main»; «ça va passer», «c’est l’âge». Quand il se retrouve avec des étrangers, le jeune reçoit rapidement une étiquette d’enfant mal élevé. Le parent ne sait plus quoi faire avec son enfant pour apaiser les critiques qui fusent de toutes parts. Il faut alors consulter. C’est le médecin qui posera le diagnostic final et proposera éventuellement une médication, mais d’autres professionnels de la santé peuvent éclairer le médecin sur les symptômes qu’ils observent et permettent de confirmer ce que les parents eux-mêmes ont remarqué depuis longtemps.

Même si les enfants ayant un TDA/H présentent un certain nombre de symptômes typiques, ces professionnels pourront, avec vous, cibler les principales caractéristiques spécifiques de votre enfant, celles qui sont les plus handicapantes pour lui, et les comportements qui gênent le plus son adaptation dans son milieu scolaire et familial. Ils pourront ensuite vous guider pour mieux gérer les situations conflictuelles.

                                                     
Ce texte est tiré du livre de madame Francine Lussier, neuropsychologue 
100 idées … Pour aider l’enfant et l’adolescent ayant un déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité de même que les parents et professeurs qui les côtoient.

lundi 8 juin 2015

Jeux vidéo, tablettes numériques... comment gérer le tout ?

Dans notre blogue précédent, nous avons vu les différents stades de développement de l'enfant. À chaque âge les besoins sont différents. Plusieurs parents se questionnent sur la gestion du temps passé à jouer à des jeux vidéo. Voici quelques pistes de solutions.

LES JEUX VIDEO, LES TABLETTES NUMÉRIQUES ET CIE
«3-6-9-12, cela évoque bien sûr quatre étapes essentielles de l’enfance : 3 ans, c’est l’admission en maternelle; 6 ans, l’entrée en CP; 9 ans, l’accès à la maîtrise de la lecture et de l’écriture; et 11-12 ans le passage au collège. Mais ce sont aussi d’excellents repères pour savoir à quel âge et comment introduire les différents écrans dans la vie de nos enfants….introduisons les au bon moment et à leur juste place ». C’est ainsi que commence Torisson  dans son petit livre très intéressant qui résume sa pensée en matière de recommandations sur l’utilisation d’outils numériques.

Quant à moi, je n’ai pas d’idées préconçues sur l’usage des écrans ou des techniques numériques, sur l’âge auquel ils peuvent être introduits, sur le temps optimal que l’enfant peut y consacrer. En fait, je suis plutôt favorable à leur utilisation, car je constate que l’enfant peut y apprendre une foule de choses extrêmement intéressantes et pertinentes pour lui dans la société dans laquelle il évolue. Je n’aurai des restrictions que lorsque je constaterai que ça nuit à sa santé psychique ou même à sa santé physique éventuellement (si l’enfant néglige par exemple toute activité physique au profit des activités suggérées par les seuls écrans). En toutes choses, la mesure a bien meilleur goût.

L’impact positif ou négatif des écrans dépend vraiment de la nature de l’enfant. Pour certains, ils constitueront éventuellement une plateforme qui pourra les propulser vers une carrière, pour d’autres, ils engendreront une addiction dont ils auront du mal à se départir. Ces deux cas de figures sont rares. Entre les deux positions, tous les possibles.

Si un parent me consulte pour savoir ce que je pense de l’utilisation que fait son jeune des jeux vidéo ou des techniques numériques, mes recommandations ne viendront qu’après avoir analysé le terreau dans lequel s’incarne le questionnement. J’envisagerai tant les valeurs familiales que les besoins et les motivations du jeune; j’explorerai l’impact ou les impacts de l’utilisation des écrans dans la vie familiale ou dans la vie personnelle de l’enfant; une baisse de notes dans son rendement scolaire par exemple constitue une bonne raison de restreindre l’utilisation des jeux vidéo et des techniques numériques. Je considérerai l’isolement social généré par l’utilisation que le jeune en fait (ne s’intéresse qu’aux jeux vidéo et néglige sa vie sociale ou se sert du jeu vidéo pour fuir la réalité et se réfugier hors de son environnement social). Par contre, au contraire, le jeu vidéo pourrait constituer une plateforme idéale pour se construire un réseau social qu’il serait incapable de se créer de lui-même (je pense ici à un jeune autiste par exemple qui a peu d’attraits pour les relations interpersonnelles mais beaucoup pour les jeux numériques). J’examinerai si le jeune ne se sent pas plutôt exclu socialement, précisément du fait que tous ses amis jouent à ce jeu auquel il n’a pas accès, parce que ses parents s’y opposent en raison parfois d’idées préconçues qu’ils se font d’un univers qu’il ne comprennent pas tout à fait; j’inviterai alors ces parents à se familiariser avec le dit jeu, puis demander l’avis de ceux qui le permettent à leur enfant avant de l’interdire à son enfant.

«Jouer à des jeux vidéo sur des courtes périodes quotidiennes aurait un impact positif sur le développement des enfants» nous dit Elena Bizzotto  qui rapporte une étude publiée par la revue Pediatrics. Les scientifiques de l'université d'Oxford expliquent avoir analysé une cohorte de près de 5 000 jeunes âgés de 10 à 15 ans. Parmi ces volontaires, près de 75% ont déclaré qu'ils jouaient tous les jours à des jeux vidéo. Les données ont été combinées afin d'évaluer les niveaux d'adaptation psychologique et sociale de ces enfants et adolescents consommateurs de ces jeux, en les comparant à ceux qui ne jouent pas du tout aux jeux vidéo. Les résultats portent à croire que les jeunes qui passent moins d'une heure par jour à jouer sont plus satisfaits de leur vie et montrent des niveaux plus élevés d'interactions sociales positives. Ces joueurs ont eu également moins de problèmes émotionnels et présentent des niveaux d'hyperactivité plus bas que les autres. Ceux qui jouent plus de trois heures, au contraire, semblent être les moins bien adaptés, d'après cette étude. J’ajouterai même que si l’enfant ne joue pas du tout à ces jeux électroniques risquent d’être déphasés par rapport à leur génération qui en use largement.

On trouve d’autres bons côtés à ces jeux vidéo. Katia Gagnon  rapporte que selon une étude canadienne, World of Wardcraft, comme d'autres jeux vidéo du même genre, a permis à ses adeptes de développer des compétences qui pourraient leur être ensuite utiles dans la vie réelle. Douze (12) jeunes, qui avaient entre 13 et 16 ans au début du projet, ont été suivi durant plusieurs années, jusqu’à l'âge adulte. Ces jeunes adultes avaient acquis de nombreuses compétences en jouant. Il y avait réellement eu un transfert de compétences de leur vie virtuelle à leur vie réelle. Jouer en équipe, permet d'apprendre à négocier, à collaborer. Il leur faut identifier les forces de chacun. Jouer à ces jeux développe aussi des compétences indéniables en matière de leadership. Dans le jeu Guild Wars, par exemple, les participants doivent bâtir un clan. Ils vivent des conflits. Ils doivent prendre des décisions morales et éthiques. Ils en sortent avec le goût de devenir des citoyens plus actifs.

En bref, on devrait chercher à utiliser les jeux vidéo plutôt que de les bannir. Comme parents, on pourra consulter une classification par âges qui garantit un étiquetage clair des contenus. Pour le jeu vidéo en particulier, plusieurs systèmes existent dans le monde principalement pour aider à faire un choix de jeux en fonction par exemple de l'âge du joueur. C'est surtout un moyen de protection des mineurs, destiné aux parents désireux d'acheter un jeu vidéo en toute confiance.

On pourra ensuite se faire une idée en lisant sur les avantages et les désavantages de ces jeux; on pourra alors prendre une décision éclairée puis on établira des règles claires d’utilisation pour notre jeune, selon les valeurs auxquelles nous croyons et que nous voulons transmettre.

Ce texte est tiré du livre de madame Francine Lussier, neuropsychologue 
Mon enfant est difficile, concrètement que faire?


lundi 1 juin 2015

Pour éduquer il faut comprendre...

Devenir parent est un défi. Parfois facile, parfois difficile. Cependant, chaque parent souhaite que son enfant se développe le plus harmonieusement possible. Voici donc une liste d'étapes de développements importantes dont on doit tenir compte quand on éduque un enfant.


0-2 ANS: LA PHASE DU « NON » ET DU « MOI TOUT SEUL »
Bien qu’on appelle cette période la «phase d’affirmation», c’est en disant «non» la plupart du temps et en s’opposant que l’enfant la vivra. Il peut même se montrer très autoritaire. Cette étape survient habituellement entre 18 mois et 3 ans. La première fonction de l’opposition dans le développement de l’enfant est de lui permettre d’affirmer son individualité. L’expression « moi tout seul » qui revient continuellement dans la bouche de l’enfant témoigne de son besoin d’autonomie. L’expression « c’est à moi » est tout aussi fréquente et révèle son incapacité à partager. À cet âge, il est incapable de choisir entre 2 alternatives. Il commence à craindre les nouvelles situations. Jusqu’à 2 ans, la discipline sera bien limitée.
Certains enfants vivront cette phase normale de développement de façon spectaculaire, avec crises d’opposition, coups, cris, pleurs. En Amérique du nord on parle du « Terrible Two ». D’autres la vivront moins intensément, mais elle est à peu près présente chez la plupart des enfants même si paradoxalement, l’enfant peut se montrer timide, il recule, il avance…Parfois on sent qu’elle se prolonge…ou qu’elle revient. Mais pour la plupart de nos enfants, elle s’estompera, on retrouvera une belle harmonie et on oubliera vite la terreur qu’elle semait. Plus loin on verra qu’au-delà de 4 ans, il faudra affirmer un « non » franc à ce « non » de l’enfant qui s’oppose. Ajoutons toutefois qu’une phase d’opposition normale réapparaîtra à l’adolescence pour les mêmes raisons : besoin d’affirmation de l’adolescent, besoin de confronter ses opinions distinctes avec celles de ses parents, besoin d’autonomie qui l’amènera à être adulte.

3-4 ANS: L’ENFANT TOUT PUISSANT
Le sentiment de toute-puissance est un stade normal du développement de l’enfant de moins de 4 ans; il est encore souvent méconnu de la majorité des parents. Intervenir sévèrement en ignorant le phénomène peut avoir des conséquences sur l’estime de soi de l’enfant. Il est pourtant plus facile de gérer et d’éduquer l’enfant en décryptant correctement cette phase parfois difficile à supporter pour le parent. Chez le tout jeune enfant, il s'agit d'une phase d'éveil et de prise de connaissance des limites physiques et comportementales liées au monde qui l'entoure. Généralement, dès l’entrée en maternelle, avec les interactions plus fréquentes avec les pairs cette toute puissance disparaît, sauf si le parent la glorifie. Au-delà de 5 ans, si elle perdure, il faudra activement intervenir. L’affectivité imprègne toute la personnalité de l’enfant. A cet âge il l’exprime surtout à travers sa motricité, à travers le jeu, à travers le dessin.

4-5 ANS: POURQUOI MAMAN?
Autour de 4 ans, l’enfant devient soudainement insatiable sur le plan intellectuel : « Pourquoi ceci? Pourquoi cela? ». Les pourquoi se succèdent, les questions, parfois saugrenues, parfois sans réponse, n’en finissent plus. Et la plupart du temps, chaque explication génère une nouvelle question, et la valse des pourquoi recommence! Parfois ces questions prennent l’allure de harcèlement, on ne sait plus jusqu’où ce petit peut aller. C’est pourtant une étape normale de son développement intellectuel. Il veut tout comprendre, tout saisir, il est plus curieux que jamais, et cette curiosité toute nouvelle témoigne de sa récente ouverture au monde. Il importe de lui donner des réponses simples et aussi directes que possible. 
Il peut arriver que notre grand(e) nous assaille de « Pourquoi » à toutes les fois que nous lui demandons quelque chose. Nous disons « Va te mettre en pyjama », il répond « pourquoi? ».Ces « pourquoi »là n’ont pas lieu d’être; il faut les stopper. Ils constituent pour l’enfant, une tentative de mettre notre demande en échec. Nous laissons alors place à l’argumentation. Si nous répondons : « Parce qu’il est assez tard », il risque de nous retourner : « mais hier il était plus tard que ça, pourquoi pas ce soir ». Pour moi, il y a des « Pourquoi » qui n’ont absolument pas besoin de réponse.


6-11 ANS: LA PÉRIODE DE PRODUCTIVITÉ
C’est pour cette tranche d’âge que la plupart des recommandations sont données ici. C’est aussi l’âge des patients pour lesquels je suis le plus souvent intervenue auprès de leurs parents. 

Entre 6 et 11 ans, l’enfant acquiert les habiletés au travail. C’est la période la plus forte de l’apprentissage scolaire. L’enfant découvre ses forces et faiblesses ; il commence à se comparer aux autres ; il constate les différences et peut en souffrir. Il est donc important de découvrir ce qui l’afflige (ses parents sont séparés ? il souffre d’un surplus de poids ? il éprouve des difficultés scolaires ? il se croit le souffre-douleur de la classe ou il l’est vraiment ?…) avant d’intervenir sur des comportements qu’on souhaiterait lui voir modifier. Quelques jalons ci-dessous nous permettront de mieux saisir ce qu’on est en droit d’attendre de l’enfant mais aussi les limites que son développement nous impose . Il faut bien sûr relativiser ces étapes de développement qui peuvent se retrouver à des âges plus ou moins similaires avec des manifestations variables selon la personnalité de l’enfant.

À 6 -7 ans l’enfant se montre parfois hésitant, indécis (incapable de choisir), il passe d’un extrême à l’autre (colère, gentillesse), il devient plus introverti, plus rêveur et plus capable d’auto-critique. Il peut aussi être impulsif et inconstant, il se perçoit le centre de l’univers. Ses comportements commencent toutefois à être de plus en plus socialisés : il respecte les autres, il prend conscience de leurs qualités; il commence à collaborer, il se préoccupe d’autrui. Un équilibre entre ses dispositions et les exigences de son milieu s’établit.

À 8-9 ans l’enfant devient plus extraverti, c’est l’âge où il se fait plein d’amis; il préfère échanger avec ses pairs de même sexe, car il commence à faire une discrimination entre les garçons et les filles (pour les filles, les garçons sont cons; pour les garçons, les filles sont braillardes). Il est réaliste et il a du bon sens; il est assoiffé de connaissances et préfère élaborer des projets plutôt que de jouer; il désire améliorer ses capacités. À cet âge, l’enfant découvre ses droits mais il commence à sortir de son égocentrisme et à se mettre à la place de l’autre parce qu’il saisit ses émotions. Il s’identifie au groupe de son âge et commence à se détacher de sa famille.

C’est vers 10-11 ans, que l’enfant découvre un idéal, qu’il peut développer un culte pour une « idole ». Il partage des secrets avec ses amis auxquels il accorde de plus en plus d’importance. Il est conscient de sa personne, ses vêtements, son look... La coopération est à son maximum, il est plein d’ardeur et rempli d’enthousiasme. Il devient beaucoup plus autonome. C’est à cet âge que l’enfant dénonce la tricherie, le mensonge; il a développé un haut sens de justice.


11-12 ANS LE DÉBUT DE L’ADOLESCENCE
Si, jusqu’à 11 ans environ, l’enfant avait répondu, ou du moins tenté de répondre au désir de l’adulte, à partir de 11-12 ans, un changement radical s’opère. Il est rempli d’émotions souvent contradictoires. L’exagération dans les récriminations, les discussions, les injures, les cris, les réponses grossières marquent l’éveil de l’adolescence; le jeune interpelle plutôt qu’il ne répond; la situation est parfois difficile avec les parents parce qu’il s’éloigne progressivement de la famille. L’adolescent aide quand ça lui plait, il fait tout ce qu’il veut, il réagit fort quand on crie après lui, il n’admet pas la critique des adultes mais il plie sous celle de ses pairs. À partir de 12-ans il mène une vie sociale intense. C’est l’âge où chacun donne au groupe tout ce que le groupe attend de lui. Les groupes se forment avec des règles à respecter par tous et possibilité d’exclusion si elles ne sont pas respectées.

Dans notre prochain blogue, nous verrons quelques problématiques qui peuvent survenir au niveau de l'éducation de l'enfant ainsi que les solutions possibles.

Ce texte est tiré du livre de madame Francine Lussier, neuropsychologue 
Mon enfant est difficile, concrètement que faire?

vendredi 22 mai 2015

La dyslexie ou lorsque les mots s'emmêlent

La dyslexie est un trouble persistant de l’acquisition et de l’automatisation de la lecture. Ce trouble affecte la vitesse et la précision en lecture. Il engendre donc souvent une lecture imprécise qui nuit grandement à la compréhension. Ces atteintes s’accompagnent toujours de difficultés en écriture, correspondant souvent à un trouble de l’écriture (dysorthographie) qui peuvent rendre très ardu le cheminement scolaire de ces jeunes partout où la lecture et l’écriture sont sollicitées (français, mais aussi mathématiques, sciences, histoire, etc.).
Il faut savoir que les enfants qui présentent ce trouble ont malgré tout de grandes forces cognitives sur lesquelles ils peuvent s’appuyer afin de développer des stratégies de travail pour compenser leurs lacunes. 


Voici un bref aperçu des types de dyslexies recensés à ce jour

Dyslexie phonologique (voie d’assemblage)
La dyslexie phonologique se caractérise par un trouble du décodage, soit de la correspondance graphèmes-phonèmes (correspondance du son écrit au son oral). L’enfant peut alors omettre des sons, inverser la séquence des sons à l’intérieur d’un mot et même changer un son pour un autre. Les difficultés soulevées par ce type de dyslexie peuvent amener l’enfant à vouloir deviner les mots. Au lieu de lire le mot syllabe par syllabe, il tente de le lire dans son ensemble en se fiant à certains repères graphiques ou sémantiques (sens) (ex.: premier pour promenade, chat pour chien). Ce type de dyslexie entraîne souvent une lecture impulsive et imprécise ou au contraire extrêmement lente.

Dyslexie lexicale (voie d’adressage)
La dyslexie lexicale se caractérise par une difficulté importante à reconnaître les mots dans leur globalité. L’enfant peine donc à lire les mots irréguliers tel que femme, monsieur, fusil, etc.. puisqu’il tente constamment de les décoder syllabe par syllabe. Comme il arrive difficilement à garder les mots en mémoire, il peut buter même devant des mots réguliers ou fréquents puisqu’il lit ces derniers comme s’il les voyait pour la première fois même si ce n’est pas le cas. Ce type de dyslexie entraîne souvent une lecture très lente et laborieuse où la recherche de sens est pratiquement absente.

Dyslexie mixte
La dyslexie mixte se caractérise par des difficultés autant au niveau du décodage qu’au niveau de la reconnaissance visuelle des mots dans leur ensemble. Ce type de dyslexie rend la lecture très laborieuse pour l’enfant qui n’est à l’aise dans aucune des voies qu’un lecteur doit emprunter (assemblage, adressage) .

Les manifestations
  • Omission, substitution et inversion de sons dans les mots (ex.: page pour plage, poulet pour poulain, foule pour flou);
  • Confusion entre les lettres miroirs (b/d, p/q) et les sons proches (ch/j, d/t);
  • Difficultés importantes au niveau du décodage (lecture lente et saccadée);
  • Devine parfois les mots en se fiant aux premières lettres ou encore en se fiant au sens de la phrase;
  • Difficulté à reconnaître les mots dans leur ensemble;
  • Difficulté à lire les mots irréguliers (ex.: monsieur, fils, femme, etc.);
  • Saute les petits mots de relation et de liaison dans les phrases;
  • Compréhension de lecture difficile puisque l’enfant est centré sur le décodage;
  • Grande fatigabilité lors d’une tâche de lecture.
Plusieurs stratégies peuvent être mises en place afin de favoriser la réussite scolaire de votre enfant, malgré la dyslexie. Nous en parlerons dans un prochain blogue.

dimanche 10 mai 2015

Vous avez dit dyscalculie ?


Saviez-vous que la dyscalculie est un trouble persistant et spécifique de l’apprentissage du nombre et du calcul qui se caractérise par de grandes difficultés dans le domaine des mathématiques ?

Les enfants qui souffrent de ce trouble peinent à traiter les nombres (reconnaître et produire les chiffres, passer de l’oral à l’écrit, etc.), à mémoriser les tables (addition, soustraction, multiplication et division) et à calculer (difficultés à effectuer de simples opérations qu’ils peuvent confondre les unes avec les autres) et à comprendre ce qu’est un nombre (comprendre le lien entre le symbole et la quantité).

Votre enfant veut toujours garder ses devoirs de mathématiques pour la fin. Chaque fois qu’il aperçoit son cahier, on voit son visage se crisper et l’appréhension l’envahir. Il sait qu’il devra encore une fois faire face à ses difficultés…

Face à deux petites résolutions de problème, il est tout de suite découragé. La compréhension des problèmes est laborieuse et il a toujours de la difficulté à reformuler le problème dans ses mots puisqu’il jongle mal avec le jargon mathématique. De plus, il peine à se concentrer sur la tâche et a constamment envie de la fuir! Il se demande ensuite : dois-je faire une addition? Dois-je faire une division? Une soustraction? Il n’en est jamais certain! Une fois qu’il est décidé, horreur!!! Il ne se rappelle plus quelle est la démarche pour effectuer sa soustraction. Il n’arrive donc plus à se rappeler ce que donne 10-6. Vous vous sentez découragé et ne savez plus comment l’aider.

Lorsque votre enfant doit réviser ses tables de multiplication, c’est la catastrophe! Les petites réussites d’hier sont devenues des échecs aujourd’hui. Alors que 6X6=36 était maîtrisé hier, aujourd’hui il ne l’est plus! C’est pratiquement en pleur que se termine toujours cette révision pénible des tables. À chaque fois, votre enfant ne peut s’empêcher de se dévaloriser. Il se décourage, ne veut plus rien tenter et demain tout est à recommencer...

Les enfants qui vivent avec la dyscalculie ont de la:

  • Difficulté lors du dénombrement et utilisation fréquente des doigts ou autres objets pour compter;
  • Difficulté à lire et à écrire des nombres (lire 26 pour 62, écrire 707 pour 77, lire 6 pour 9, etc.);
  • Difficulté à effectuer des opérations arithmétiques;
  • Difficulté à retenir les tables de multiplication;
  • Difficulté à saisir et à utiliser les termes mathématiques (la différence, la somme, la quantité, plus que, moins que, deux fois plus que, etc.);
  • Difficulté à comprendre les énoncés de problèmes mathématiques;
  • Difficulté à gérer l’argent;
  • Orientation visuo-spatiale déficitaire (difficulté à s’orienter dans l’espace);
  • Problèmes en géométrie.
Enfin, il est important de savoir qu'il existe des solutions pour aider votre enfant. N'hésitez pas à nous contacter pour les connaître.

dimanche 3 mai 2015

Intervention et rééducation : quel est le rôle de chacun ?

Vous vivez une situation difficile avec votre enfant ? Vous avez des questions ? Votre jeune a des difficultés au niveau de ses apprentissages ? Vous vous questionnez sur certains comportements de votre jeune ? Savez-vous que nous pouvons probablement vous aider ? Consultez notre équipe et obtenez des réponses et du soutien pour le mieux-être de votre famille.



Orthopédagogues
Nos orthopédagogues apportent une aide spécifique aux enfants du primaire, du secondaire ou du collégial qui éprouvent des difficultés d'adaptation ou d'apprentissage. Ces dernières interviennent de façon individuelle auprès de votre enfant en vue de faciliter ou de revoir l’apprentissage de certaines notions et de rééduquer, au besoin, des troubles spécifiques d’apprentissage (comme par exemple la dyslexie/ dysorthographie). Pour se faire, elles identifient les difficultés de l’enfant (difficulté de lecture/écriture, raisonnement mathématiques, difficultés d’organisation et de planification, gestion de l’étude, etc.) afin d'établir un plan d’action adapté à leurs besoins. 

Une grande importance est également accordée au soutien des parents et à une collaboration avec les enseignants. Nos orthopédagogues sont également outillées pour guider et conseiller les parents en matière d'équipement, de matériel didactique ou d'aménagement de locaux. Les suivis s’effectuent généralement à raison d’une heure par semaine et suivent un horaire fixe établi selon les disponibilités des parents et de leurs enfants.

Orthophonistes
Nos orthophonistes s'occupent du dépistage, du diagnostic, du traitement et de la prévention des troubles de la parole, de la voix, du langage et des fonctions de communication. À l'aide de tests et d'observations, elles évaluent la nature, l'étendue et la gravité des troubles (dyslexie, dysorthographie, dysphasie, défaut d'articulation, bégaiement, etc.) puis conçoivent et appliquent un plan d'intervention adapté aux caractéristiques de l’enfant. 

Elles offrent du soutien aux parents, les informent du traitement, sollicitent leur collaboration pour maintenir ou améliorer les capacités de communication de leurs enfants et leurs interventions visent à favoriser l'intégration sociale, scolaire ou professionnelle de ces derniers. Les suivis s’effectuent généralement à raison d’une heure par semaine et suivent un horaire fixe établi selon les disponibilités des parents et de leurs enfants.

Psychoéducateur
Le psychoéducateur faisant partie de notre équipe offre des services d'évaluation, de consultation, d'intervention préventive et de rééducation auprès des enfants et des parents d’enfants présentant des problèmes d'adaptation reliés plus précisément à l’anxiété. Il établit avec les parents un plan d'intervention et intervient auprès de ces derniers afin de les accompagner et de les soutenir dans leurs efforts de réadaptation et favoriser ainsi l’apprentissage de nouvelles compétences et de nouveaux comportements chez leurs enfants. Les suivis s’effectuent au besoin selon les problématiques pour lesquelles vous désirez du soutien.

Psychologues et neuropsychologues
Lors de suivis individualisés, ces professionnels vous aideront à développer de nouvelles manières d’organiser l’information pour l’enfant ou encore de vous outiller dans la gestion des conflits et des comportements.




samedi 25 avril 2015

Le syndrome Gilles de la Tourette c'est beaucoup plus que des tics !

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT), est une affection qui doit son nom au neurologue français Georges Gilles de la Tourette qui a été le premier à le décrire. Il se caractérise par des tics moteurs et des tics vocaux qui se développent durant l’enfance et persistent toute la vie. En plus des tics, le SGT est souvent associé à d’autres manifestations telles que des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), des difficultés attentionnelles, des difficultés d’apprentissage et des problèmes de comportement (hyperactivité, agressivité) qui nuisent au fonctionnement scolaire et social du jeune.

La présence de tics moteurs simples (un seul groupe musculaire impliqué), complexes (plusieurs groupes musculaires impliqués) ou organisés (succession stéréotypée de gestes) et d’au moins un tic sonore simple (bruits avec la gorge, la bouche, la langue ou le nez), complexe (émissions sonores) ou organisé (verbalisation, obscènes ou non) doit être observée pour poser un diagnostic psychologique de SGT. De plus, les tics moteurs doivent obligatoirement être présents depuis au moins un an.

Voici quelques exemples de tics pouvant être observés :

  • Tics moteurs : clignement des yeux, grimaces, sauter comme une grenouille, secouer la tête de façon saccadée, se mordiller les lèvres, etc.
  • Tics sonores : saper, renifler, se racler la gorge, interjection, bégayer, injurier, menacer verbalement les autres.
Mais le SGT, c'est beaucoup plus que des tics. L’enfant atteint  présente souvent d’autres manifestations encore plus dérangeantes que les tics.

Par exemple :
  • Il est inattentif en classe parce qu’il peut être obsédé par une question qui l’habite;
  • Il provoque les autres, manipule les intervenants, se défile de ses responsabilités (« Ce n’est pas moi, c’est l’autre! »);
  • Il prend plus de temps que les autres pour terminer ses travaux;
  • Il ne sait pas s’organiser;
  • Il est souvent marginalisé ou provoque lui-même des conflits qui repoussent les autres;
  • Il fait des crises explosives à la moindre contrariété.
Dès lors, il est facile d'imaginer la complexité pour éduquer un jeune ayant un syndrome Gilles de la Tourette. Voici quelques règles à ne pas oublier...
  • Bien encadrer l'enfant
  • Avoir des exigences claires, constantes mais souples
  • Limiter les choix
  • Diminuer les interactions avec les pairs
Enfin, il est pertinent de se demander si les symptômes du SGT s'aggravent en vieillissant ?
Règle générale, les premiers symptômes du SGT font leur apparition plus clairement vers l'âge de 6 ou 7 ans. En rétrospective, les parents relatent plusieurs symptômes qu'ils avaient remarqués en bas âge. Les tics moteurs et vocaux apparaissent et disparaissent durant le décours de la maladie. 

Ils sont généralement exacerbés par les périodes de grand stress; ils sont plus présents à la veille de grands événements (Noël, la rentrée scolaire, la fin de l'année…) ou à la suite d'événements traumatiques (la séparation des parents, le décès d'une grand-mère, une hospitalisation…). 

La période la plus intense aussi bien pour les tics que pour l'expression des comorbidités se situe dans la plus part des cas entre 9 et 13 ans. Vers la fin de l'adolescence, les symptômes s'atténuent progressivement et les jeunes adultes parviennent généralement à les contrôler en public.

Enfin, mentionnons qu'une évaluation neuropsychologique pouvant établir un diagnostic ainsi que des recommandations spécifiques au jeune sont très souvent l'amorce du processus de mieux-être.

dimanche 19 avril 2015

Connaissez-vous le syndrome de dysfonction non-verbal ?

Le syndrome de dysfonction non-verbale (SDNV), récemment mis en évidence par les neuropsychologues, présente de multiples manifestations dans différentes sphères : cognitives, académiques et sociales. Dans la vie scolaire, ce trouble d’apprentissage touche de façon plus spécifique les mathématiques; cependant les enfants qui en sont atteints sont généralement plus marginalisés par leur mésadaptation socio-affective que par leurs difficultés scolaires. Comme son nom l’indique, ce syndrome affecte principalement les habiletés non-verbales de la personne telles que l’analyse et le raisonnement visuo-spatial (définition), l’attention et la mémoire non‑verbales, mais aussi l’expression et l’interprétation d’émotions.


Ce syndrome a été décrit, semble-t-il, pour la première fois par Johnson et Myklebust en 1967, comme une forme particulière de trouble d’apprentissage , nécessitant une approche rééducative très spécifique.

En voici les principales manifestations
Sphère cognitive

  • La motricité fine peut se développer plus lentement que ses pairs;
  • L’attention et la mémoire visuelles sont habituellement moins efficaces que l’attention et la mémoire auditives ou verbales.
Sphère académique
  • Difficultés grapho-motrices. Au début du primaire, ceci se traduit par une difficulté au niveau de l’écriture (calligraphie); l’enfant écrit lentement, tient son crayon de façon bizarre, a de la difficulté à tracer les lettres (souvent plusieurs traits pour former une lettre). Ce retard se rattrape habituellement dans la deuxième partie du primaire après beaucoup de pratique;
  • L’enfant fait des fautes d’orthographe qui sont presque exclusivement de nature éidétique, c’est à dire qu’il se fie à la prononciation (le son) et non à l’orthographe réelle du mot (ex.: “oto” = “auto”);
  • Il a des difficultés en mathématiques, généralement plus au niveau procédural qu’en calcul mental;
  • Il se fie beaucoup au langage pour apprendre et obtenir des informations sur ce qui l’entoure plutôt que d’expérimenter par lui-même en touchant ou en regardant. Il pose donc beaucoup de questions.
Sphère sociale
  • Il parvient difficilement à faire semblant, à mimer sans parler. Il peut avoir des comportements non verbaux inappropriés ou absents (ex.: mauvaise posture, manque d’expression faciale et corporelle, intonation monocorde, etc.);
  • Il parle beaucoup et souvent de façon inappropriée au contexte. 
Malheureusement, les enfants qui présentent un tel syndrome sont rarement référés en psychologie pour troubles d’apprentissage. Leurs attitudes, par contre, sont souvent problématiques au niveau de leurs contacts relationnels et plus ces enfants avancent en âge plus ils peuvent devenir conscients et même souffrants de leur marginalité.

Au plan scolaire l'éducation d'un enfant SDNV s'avère également plus difficile. Ceci provient souvent du fait que les éducateurs et les enseignants demeurent généralement sous l'impression qu'un enfant qui a appris plutôt facilement à lire et à écrire, ce qui est le cas pour la plupart d'entre eux, ne peut présenter des difficultés d'apprentissage. En raison de ce fait , ces enfants sont rarement identifiés dans les classes comme présentant des besoins particuliers. Or, il est essentiel qu'il reçoivent précocement une rééducation, incluant aussi le domaine pédagogique.

Voici quelques pistes d'intervention afin d'aider un enfant ayant un syndrome de dysfonction non-verbal

1) Observer attentivement le comportement de l'enfant, en présence d'une situation nouvelle ou complexe;

2) Adopter une attitude réaliste;

3) Utiliser un enseignement très systématique et séquentiel (étape par étape);

4) Encourager l'enfant à décrire en détails les événements importants de sa vie;

5) Enseigner à l'enfant les moyens appropriés pour faire face aux situations qui se révèlent problématiques pour lui de façon quotidienne;

6) Encourager la généralisation des stratégies apprises ainsi que des concepts;

7) Enseigner à l'enfant à utiliser un langage de plus en plus approprié aux situations;

8) Enseigner à l'enfant à utiliser au maximum ce qui lui reste de compétences dans le registre visuo-spatial;

9) Enseigner à l'enfant à interpréter correctement ce qu'il voit et ceci même lorsque l'information verbale lui est disponible en même temps;

10) Enseigner des attitudes non-verbales appropriées;

11) Faciliter des interactions structurées entre l'enfant et les autres;

12) Promouvoir, encourager et guider l'enfant dans le choix d'activités exploratoires systématiques;

13) Apprendre à l'enfant à utiliser des aides techniques appropriées à son âge;

14) Aider l'enfant à différencier les situations où il pourrait se sentir en difficulté de celles où il est à l'aise;

15) S'assurer que tous ceux qui œuvrent auprès de l'enfant puissent harmoniser leur compréhension de ses besoins et leur savoir-faire dans leurs interventions;

16) Offrir une pédagogie adaptée à ses besoins dès le cours primaire;

17) Reconnaître l'importance du rôle d'un thérapeute dans la préparation du sujet SDNV à la vie d'adulte.

Vous souhaitez en connaître davantage sur le SDNV, n'hésitez pas à nous contacter.

jeudi 16 avril 2015

L'orthophonie. Pourquoi ? Pour qui ?

Saviez-vous que nos orthophonistes s'occupent du dépistage, du diagnostic, du traitement et de la prévention des troubles de la parole, de la voix, du langage et des fonctions de communication ?

À l'aide de tests et d'observations, elles évaluent la nature, l'étendue et la gravité des troubles (dyslexie, dysorthographie, dysphasie, défaut d'articulation, bégaiement, etc.) puis conçoivent et appliquent un plan d'intervention adapté aux caractéristiques de l’enfant.

Elles offrent du soutien aux parents, les informent du traitement, sollicitent leur collaboration pour maintenir ou améliorer les capacités de communication de leurs enfants et leurs interventions visent à favoriser l'intégration sociale, scolaire ou professionnelle de ces derniers.

Les principaux motifs de consultation en orthophonie

Le service d'orthophonie du CENOP est en mesure d'aider votre enfant dans le développement de ses capacités langagières selon les différents profils qu'il peut présenter :

retard de langage
troubles du langage
dysphasie
dyslexie
autisme
déficit intellectuel

Quand et pourquoi consulter ?

Le développement du langage chez les enfans suit une progression unique à chacun mais comporte certaines étapes- clés. Différents indices sont observés par les professionnels de la petite enfance ou par  les parents eux-mêmes.

Avant 2 ans
« On dirait que mon enfant ne fait pas autant de babillage que les autres...il ne s'intéresse pas à ce qu'on lui montre...ne fait pas la différence entre une question, une approbation... »

Entre 2 et 3 ans
« Mon enfant n’associe pas encore deux mots ensemble...n’enrichit pas son vocabulaire...ne prononce pas de consonnes »

Entre 3 et 4 ans
« Votre enfant ne comprend pas les histoires simples...ne produit pas de phrases...fait des phrases de  deux mots (sans articles, ni prépositions)...est incompréhensible pour les adultes qui ne le connaissent pas. »

Entre 4 et 5 ans
« Mon fils déforme beaucoup de sons...n’utilise pas le « je »...ne sait pas encore raconter d'histoires imaginaires...ne fait pas de phrases structurées...a des difficultés à reproduire des rythmes »

Au moment de la scolarisation (6 ans et plus)
« Il ne manifeste pas d’envie d’apprendre à lire... fait de nombreuses inversions graphiques...les phrases sont mal structurées...montre une grande fatigabilité et de la peine en lecture...articule mal...ne parvient pas à faire des catégories...a beaucoup de difficultés à écrire »

Une consultation en orthophonie permet de lever les doutes, mettre en place un suivi pour soutenir la progression de l'enfant, guider les parents dans la vie au quotidien. Quand un retard de langage ou une difficulté d'apprentissage est identifié  tôt, , certaines difficultés      peuvent  être  rattrapées. La précocité de la prise en charge a fait ses preuves.

La place du parent dans une démarche de dépistage ou d'évaluation

La première rencontre avec l'orthophoniste est le moment de développer le ou les motifs de votre demande. Il se peut que ce soit l'école, un médecin, un proche qui vous aient conseillé de consulter ou vous-même qui avez remarqué des difficultés dans certains domaines pour votre enfant. Ce rendez-vous  permet de poser les questions qui vous paraissent essentielles.

Ces informations sont importantes pour l'orthophoniste qui va utiliser vos observations comme premières pistes dans ses recherches ou dans le suivi qu'il va mettre en place. Pour des besoins plus précis, l'orthophoniste vous soumettra un questionnaire développemental à rendre dès la deuxième séance.

Une fois le dépistage ou l'évaluation terminé, l'orthophoniste est en mesure de donner aux parents les causes possibles des difficultés de l'enfant. Ainsi dans une démarche de prise en charge globale, l'orthophoniste vous donnera si vous le désirez des pistes de comportements qui aident à la compréhension mutuelle et au développement du langage de l'enfant (parler en face de l'enfant, imitation, ralentissement du débit...)

Parce que prévenir est important...



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