samedi 25 avril 2015

Le syndrome Gilles de la Tourette c'est beaucoup plus que des tics !

Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT), est une affection qui doit son nom au neurologue français Georges Gilles de la Tourette qui a été le premier à le décrire. Il se caractérise par des tics moteurs et des tics vocaux qui se développent durant l’enfance et persistent toute la vie. En plus des tics, le SGT est souvent associé à d’autres manifestations telles que des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), des difficultés attentionnelles, des difficultés d’apprentissage et des problèmes de comportement (hyperactivité, agressivité) qui nuisent au fonctionnement scolaire et social du jeune.

La présence de tics moteurs simples (un seul groupe musculaire impliqué), complexes (plusieurs groupes musculaires impliqués) ou organisés (succession stéréotypée de gestes) et d’au moins un tic sonore simple (bruits avec la gorge, la bouche, la langue ou le nez), complexe (émissions sonores) ou organisé (verbalisation, obscènes ou non) doit être observée pour poser un diagnostic psychologique de SGT. De plus, les tics moteurs doivent obligatoirement être présents depuis au moins un an.

Voici quelques exemples de tics pouvant être observés :

  • Tics moteurs : clignement des yeux, grimaces, sauter comme une grenouille, secouer la tête de façon saccadée, se mordiller les lèvres, etc.
  • Tics sonores : saper, renifler, se racler la gorge, interjection, bégayer, injurier, menacer verbalement les autres.
Mais le SGT, c'est beaucoup plus que des tics. L’enfant atteint  présente souvent d’autres manifestations encore plus dérangeantes que les tics.

Par exemple :
  • Il est inattentif en classe parce qu’il peut être obsédé par une question qui l’habite;
  • Il provoque les autres, manipule les intervenants, se défile de ses responsabilités (« Ce n’est pas moi, c’est l’autre! »);
  • Il prend plus de temps que les autres pour terminer ses travaux;
  • Il ne sait pas s’organiser;
  • Il est souvent marginalisé ou provoque lui-même des conflits qui repoussent les autres;
  • Il fait des crises explosives à la moindre contrariété.
Dès lors, il est facile d'imaginer la complexité pour éduquer un jeune ayant un syndrome Gilles de la Tourette. Voici quelques règles à ne pas oublier...
  • Bien encadrer l'enfant
  • Avoir des exigences claires, constantes mais souples
  • Limiter les choix
  • Diminuer les interactions avec les pairs
Enfin, il est pertinent de se demander si les symptômes du SGT s'aggravent en vieillissant ?
Règle générale, les premiers symptômes du SGT font leur apparition plus clairement vers l'âge de 6 ou 7 ans. En rétrospective, les parents relatent plusieurs symptômes qu'ils avaient remarqués en bas âge. Les tics moteurs et vocaux apparaissent et disparaissent durant le décours de la maladie. 

Ils sont généralement exacerbés par les périodes de grand stress; ils sont plus présents à la veille de grands événements (Noël, la rentrée scolaire, la fin de l'année…) ou à la suite d'événements traumatiques (la séparation des parents, le décès d'une grand-mère, une hospitalisation…). 

La période la plus intense aussi bien pour les tics que pour l'expression des comorbidités se situe dans la plus part des cas entre 9 et 13 ans. Vers la fin de l'adolescence, les symptômes s'atténuent progressivement et les jeunes adultes parviennent généralement à les contrôler en public.

Enfin, mentionnons qu'une évaluation neuropsychologique pouvant établir un diagnostic ainsi que des recommandations spécifiques au jeune sont très souvent l'amorce du processus de mieux-être.

dimanche 19 avril 2015

Connaissez-vous le syndrome de dysfonction non-verbal ?

Le syndrome de dysfonction non-verbale (SDNV), récemment mis en évidence par les neuropsychologues, présente de multiples manifestations dans différentes sphères : cognitives, académiques et sociales. Dans la vie scolaire, ce trouble d’apprentissage touche de façon plus spécifique les mathématiques; cependant les enfants qui en sont atteints sont généralement plus marginalisés par leur mésadaptation socio-affective que par leurs difficultés scolaires. Comme son nom l’indique, ce syndrome affecte principalement les habiletés non-verbales de la personne telles que l’analyse et le raisonnement visuo-spatial (définition), l’attention et la mémoire non‑verbales, mais aussi l’expression et l’interprétation d’émotions.


Ce syndrome a été décrit, semble-t-il, pour la première fois par Johnson et Myklebust en 1967, comme une forme particulière de trouble d’apprentissage , nécessitant une approche rééducative très spécifique.

En voici les principales manifestations
Sphère cognitive

  • La motricité fine peut se développer plus lentement que ses pairs;
  • L’attention et la mémoire visuelles sont habituellement moins efficaces que l’attention et la mémoire auditives ou verbales.
Sphère académique
  • Difficultés grapho-motrices. Au début du primaire, ceci se traduit par une difficulté au niveau de l’écriture (calligraphie); l’enfant écrit lentement, tient son crayon de façon bizarre, a de la difficulté à tracer les lettres (souvent plusieurs traits pour former une lettre). Ce retard se rattrape habituellement dans la deuxième partie du primaire après beaucoup de pratique;
  • L’enfant fait des fautes d’orthographe qui sont presque exclusivement de nature éidétique, c’est à dire qu’il se fie à la prononciation (le son) et non à l’orthographe réelle du mot (ex.: “oto” = “auto”);
  • Il a des difficultés en mathématiques, généralement plus au niveau procédural qu’en calcul mental;
  • Il se fie beaucoup au langage pour apprendre et obtenir des informations sur ce qui l’entoure plutôt que d’expérimenter par lui-même en touchant ou en regardant. Il pose donc beaucoup de questions.
Sphère sociale
  • Il parvient difficilement à faire semblant, à mimer sans parler. Il peut avoir des comportements non verbaux inappropriés ou absents (ex.: mauvaise posture, manque d’expression faciale et corporelle, intonation monocorde, etc.);
  • Il parle beaucoup et souvent de façon inappropriée au contexte. 
Malheureusement, les enfants qui présentent un tel syndrome sont rarement référés en psychologie pour troubles d’apprentissage. Leurs attitudes, par contre, sont souvent problématiques au niveau de leurs contacts relationnels et plus ces enfants avancent en âge plus ils peuvent devenir conscients et même souffrants de leur marginalité.

Au plan scolaire l'éducation d'un enfant SDNV s'avère également plus difficile. Ceci provient souvent du fait que les éducateurs et les enseignants demeurent généralement sous l'impression qu'un enfant qui a appris plutôt facilement à lire et à écrire, ce qui est le cas pour la plupart d'entre eux, ne peut présenter des difficultés d'apprentissage. En raison de ce fait , ces enfants sont rarement identifiés dans les classes comme présentant des besoins particuliers. Or, il est essentiel qu'il reçoivent précocement une rééducation, incluant aussi le domaine pédagogique.

Voici quelques pistes d'intervention afin d'aider un enfant ayant un syndrome de dysfonction non-verbal

1) Observer attentivement le comportement de l'enfant, en présence d'une situation nouvelle ou complexe;

2) Adopter une attitude réaliste;

3) Utiliser un enseignement très systématique et séquentiel (étape par étape);

4) Encourager l'enfant à décrire en détails les événements importants de sa vie;

5) Enseigner à l'enfant les moyens appropriés pour faire face aux situations qui se révèlent problématiques pour lui de façon quotidienne;

6) Encourager la généralisation des stratégies apprises ainsi que des concepts;

7) Enseigner à l'enfant à utiliser un langage de plus en plus approprié aux situations;

8) Enseigner à l'enfant à utiliser au maximum ce qui lui reste de compétences dans le registre visuo-spatial;

9) Enseigner à l'enfant à interpréter correctement ce qu'il voit et ceci même lorsque l'information verbale lui est disponible en même temps;

10) Enseigner des attitudes non-verbales appropriées;

11) Faciliter des interactions structurées entre l'enfant et les autres;

12) Promouvoir, encourager et guider l'enfant dans le choix d'activités exploratoires systématiques;

13) Apprendre à l'enfant à utiliser des aides techniques appropriées à son âge;

14) Aider l'enfant à différencier les situations où il pourrait se sentir en difficulté de celles où il est à l'aise;

15) S'assurer que tous ceux qui œuvrent auprès de l'enfant puissent harmoniser leur compréhension de ses besoins et leur savoir-faire dans leurs interventions;

16) Offrir une pédagogie adaptée à ses besoins dès le cours primaire;

17) Reconnaître l'importance du rôle d'un thérapeute dans la préparation du sujet SDNV à la vie d'adulte.

Vous souhaitez en connaître davantage sur le SDNV, n'hésitez pas à nous contacter.

jeudi 16 avril 2015

L'orthophonie. Pourquoi ? Pour qui ?

Saviez-vous que nos orthophonistes s'occupent du dépistage, du diagnostic, du traitement et de la prévention des troubles de la parole, de la voix, du langage et des fonctions de communication ?

À l'aide de tests et d'observations, elles évaluent la nature, l'étendue et la gravité des troubles (dyslexie, dysorthographie, dysphasie, défaut d'articulation, bégaiement, etc.) puis conçoivent et appliquent un plan d'intervention adapté aux caractéristiques de l’enfant.

Elles offrent du soutien aux parents, les informent du traitement, sollicitent leur collaboration pour maintenir ou améliorer les capacités de communication de leurs enfants et leurs interventions visent à favoriser l'intégration sociale, scolaire ou professionnelle de ces derniers.

Les principaux motifs de consultation en orthophonie

Le service d'orthophonie du CENOP est en mesure d'aider votre enfant dans le développement de ses capacités langagières selon les différents profils qu'il peut présenter :

retard de langage
troubles du langage
dysphasie
dyslexie
autisme
déficit intellectuel

Quand et pourquoi consulter ?

Le développement du langage chez les enfans suit une progression unique à chacun mais comporte certaines étapes- clés. Différents indices sont observés par les professionnels de la petite enfance ou par  les parents eux-mêmes.

Avant 2 ans
« On dirait que mon enfant ne fait pas autant de babillage que les autres...il ne s'intéresse pas à ce qu'on lui montre...ne fait pas la différence entre une question, une approbation... »

Entre 2 et 3 ans
« Mon enfant n’associe pas encore deux mots ensemble...n’enrichit pas son vocabulaire...ne prononce pas de consonnes »

Entre 3 et 4 ans
« Votre enfant ne comprend pas les histoires simples...ne produit pas de phrases...fait des phrases de  deux mots (sans articles, ni prépositions)...est incompréhensible pour les adultes qui ne le connaissent pas. »

Entre 4 et 5 ans
« Mon fils déforme beaucoup de sons...n’utilise pas le « je »...ne sait pas encore raconter d'histoires imaginaires...ne fait pas de phrases structurées...a des difficultés à reproduire des rythmes »

Au moment de la scolarisation (6 ans et plus)
« Il ne manifeste pas d’envie d’apprendre à lire... fait de nombreuses inversions graphiques...les phrases sont mal structurées...montre une grande fatigabilité et de la peine en lecture...articule mal...ne parvient pas à faire des catégories...a beaucoup de difficultés à écrire »

Une consultation en orthophonie permet de lever les doutes, mettre en place un suivi pour soutenir la progression de l'enfant, guider les parents dans la vie au quotidien. Quand un retard de langage ou une difficulté d'apprentissage est identifié  tôt, , certaines difficultés      peuvent  être  rattrapées. La précocité de la prise en charge a fait ses preuves.

La place du parent dans une démarche de dépistage ou d'évaluation

La première rencontre avec l'orthophoniste est le moment de développer le ou les motifs de votre demande. Il se peut que ce soit l'école, un médecin, un proche qui vous aient conseillé de consulter ou vous-même qui avez remarqué des difficultés dans certains domaines pour votre enfant. Ce rendez-vous  permet de poser les questions qui vous paraissent essentielles.

Ces informations sont importantes pour l'orthophoniste qui va utiliser vos observations comme premières pistes dans ses recherches ou dans le suivi qu'il va mettre en place. Pour des besoins plus précis, l'orthophoniste vous soumettra un questionnaire développemental à rendre dès la deuxième séance.

Une fois le dépistage ou l'évaluation terminé, l'orthophoniste est en mesure de donner aux parents les causes possibles des difficultés de l'enfant. Ainsi dans une démarche de prise en charge globale, l'orthophoniste vous donnera si vous le désirez des pistes de comportements qui aident à la compréhension mutuelle et au développement du langage de l'enfant (parler en face de l'enfant, imitation, ralentissement du débit...)

Parce que prévenir est important...



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