mercredi 15 juillet 2015

Le PIFAM... vous connaissez ??

Saviez-vous que...

Le TDAH est le plus diagnostiqué de tous les troubles durant l’enfance. Il touche entre 3 et 10% de la clientèle scolaire en Amérique du Nord et atteint trois fois plus de garçons que de filles (Barkley, 1997, 1998). Les premiers symptômes cliniques apparaissent vers 3 ou 4 ans mais c’est l’arrivée en milieu scolaire qui signe la véritable explosion des comportements dérangeants. Dans le DSM-IV, le TDAH s’inscrit dans le cadre des troubles perturbateurs avec les troubles oppositionnels et le trouble des conduites 

Le DSM-IV reconnaît trois principaux types de TDAH selon que les enfants présentent un tableau avec prédominance d’impulsivité et d’hyperactivité, ou prédominance d’inattention ou un tableau mixte d’impulsivité/hyperactivité avec trouble d’attention. Dans la CIM-10, les troubles hyperkinétiques sont regroupés avec les troubles des comportements et les troubles émotionnels. L’hyperkinésie est caractérisée dans ce modèle par une tendance à passer d’une activité à l’autre sans en terminer aucune, associée à une agitation motrice et à une impulsivité continuelle. Les enfants hyperkinétiques y sont décrits comme souvent imprudents et toujours impulsifs ; ils ont des problèmes avec la discipline parce qu’ils ne respectent pas les règles. Ils sont irréfléchis, désinhibés et n’ont pas de retenue. Leurs activités sont désordonnées, incoordonnées et excessives. Ils sont mal acceptés des autres enfants. On note souvent une altération des fonctions cognitives, des retards de développement de la motricité et du langage, un comportement dyssocial ou une perte de l’estime de soi (CIM-10,1995). Cette description recoupe tout à fait les critères diagnostics des Types I et II du DSM-IV. Le trouble d’attention par contre est répertorié dans «Autres troubles précisés du comportement et troubles émotionnels apparaissant habituellement durant l’enfance et l’adolescence» mais les symptômes n’en sont pas décrits dans la CIM-10.

Le TDAH perdure dans 50 à 80% des cas à l’adolescence et même dans 30 à 50% de l’échantillon initial à l’âge adulte (Barkley, 1997). Le TDAH constitue un facteur de risques pour développer des troubles d’apprentissage , des faibles performances scolaires, un taux élevé d’échecs et d’abandons scolaires ; les suspensions et expulsions sont plus fréquentes chez les enfants et adolescents souffrant du TDAH. Leurs relations sociales et familiales sont pauvres, ils peuvent développer des problèmes de conduite, de délinquance et de polytoxicomanie . Ils sont plus sujets aux accidents et aux violations du code routier ; quand ils sont plus vieux, on constate plus d’échecs de mariage et une instabilité d’emploi.

Il existe cependant des solutions...


Ce programme offert au CENOP vise donc à développer les compétences suivantes :

  1. Le contrôle de l’impulsivité;
  2. La résistance à la distraction;
  3. La flexibilité mentale et l’imagination;
  4. Les stratégies de mémorisation;
  5. La capacité de planifier son travail;
  6. L’organisation de son temps et de sa pensée;
  7. Le respect de soi et des autres.
Les objectif de ce programme sont le développement des habiletés d’auto-régulation comportementales et cognitives ainsi que de nouvelles façons de réfléchir et d’appréhender le monde. 

Les données scientifiques actuelles indiquent que le fait d’intervenir sur certaines fonctions mentales entraînerait une amélioration sensible du fonctionnement global des jeunes atteints de TDA/H ou d’autres formes de déficits des fonctions exécutives.

Cet atelier donne au jeune des compétences qui lui seront utiles à l'école (concentration, mémorisation), pour les devoirs (organisation, planification), et dans ses relations sociales (impulsivité, respect des autres).

Notre prochain groupe débutera en septembre, informez-vous rapidement !!


jeudi 2 juillet 2015

Quelques astuces pour aider votre jeune ayant un TDA-H

Votre enfant a eu un diagnostic de TDAH ? Vous avez besoin de trucs et d'astuces ? Voici quelques idées qui pourront vous aider.

Modifiez ou aménagez l’environnement pour contrer les manifestations du TDA/H
Il ne vous viendrait pas à l’idée de vous limiter à interdire à votre poupon de 1 an, qui marche pourtant déjà bien, de ne pas traverser la rue sans prendre les moyens nécessaires pour l’en empêcher. Pourquoi ? Parce qu’il est trop petit.  Et, bien qu’il comprenne clairement cette phrase « Ne traverse pas la rue », vous savez bien que dans peu de temps, il aurait oublié et vous ne prendriez jamais cette chance-là sans avoir pris le soin de placer une clôture pour limiter son espace de déplacement ou sans rester là à le surveiller. Dites-vous que pour plusieurs consignes pourtant claires que vous aurez données à un enfant qui souffre d’un TDA/H, il en oubliera de très nombreuses à cause de son déficit d’attention. Et si vous voulez respecter votre ligne de conduite en matière de discipline, il faudrait immédiatement réagir : votre jeune aurait sans doute bien trop souvent de conséquences. Alors il faut définitivement limiter les occasions de se faire punir. Par exemple :
  • Si un enfant se chamaille toujours avec son frère pour le même jeu, ranger le jeu, faites-le disparaître ou instituez une règle qui accorde à chacun sa journée (chacun son tour laisse trop de latitude) ;
  • Si c’est chaque fois la bataille pour qu’il s’occupe de son petit animal, rapportez celui-ci à l’animalerie 
  • Si l’enfant se désorganise toujours quand tel ami est présent, il faut peut-être diminuer la fréquence des visites avec cet ami ou mieux contrôler les activités entre les deux enfants quand cet ami vient à la maison ;
  • Choisir le moment propice pour lui demander d’exécuter une tâche que vous savez délicate pour lui
  • Enlever ce qui peut être source de conflit ou de distraction quand c’est possible…
Établir un système d’émulation
Un système d’émulation est une façon d’encourager un bon comportement. Par exemple, quand on veut stimuler la cueillette de fond ou de denrées non périssables à la veille de Noël pour donner aux familles dans le besoin, on dessinera un thermomètre indiquant l’atteinte de notre objectif avec le mercure qu’on ajoute à mesure qu’entre l’argent ou la collecte des denrées. C’est souvent un très bon moyen pour encourager notre enfant à maintenir les comportements qu’on attend de lui.

On fixe des objectifs simples au sujet d’un comportement à améliorer ou à bannir, clairement identifié et facile à mettre en œuvre. Par exemple, «être plus gentil avec sa sœur» n’est pas précis puisqu’«être gentil avec sa sœur» ne signifie rien pour l’enfant. En revanche, « Partager mes jouets avec ma sœur » ou « Ne pas crier après ma sœur »,  constituent des comportements concrets puisqu’on peut apposer une étoile ou mettre un crochet chaque fois que le comportement est émis. Avec un enfant qui a un TDA/H, c’est plus souvent les comportements à bannir qui nous préoccupent. Il faut donc y aller très progressivement, un comportement à la fois, généralement celui qui nous irrite le plus. Il faut aussi savoir que même avec ce système, si efficace soit-il, l’intérêt pour la récompense s’émousse rapidement comme pour toutes les autres activités qu’on propose à ces enfants. Il faut régulièrement changer de stratégie d’émulation, faire des pauses pour un temps et revenir avec un nouveau système de récompenses ou parfois de conséquences.


Afficher clairement la durée d’une activité ou la quantité de travaux à exécuter

Une des grandes difficultés de l’enfant impulsif est d’estimer la durée d’une activité ou d’un événement. Le temps alloué sur son jeu vidéo lui paraît toujours trop court alors que le temps pour terminer ses devoirs s’avère toujours trop long. C’est souvent à cause de cette mauvaise gestion interne du temps que les crises explosent. Il doit donc savoir à l’avance à quoi s’attendre. Utiliser un compteur à rebours ou Time-Timer  pour visualiser le temps qui lui reste lui permettra d’anticiper la fin progressivement.  On peut aussi lui indiquer qu’il pourra faire trois parties avant le dîner, mais qu’il devra s’arrêter sitôt après s’il veut pouvoir retourner à son jeu après le repas. Il devra faire cinq des 10 exercices de mathématiques maintenant, mais devra faire les cinq autres après une pause (limitée dans le temps ou durant laquelle il pourra faire tel jeu, tant de fois).


Si vous vous apprêtez à lui demander une corvée qu’il n’aime pas faire, suggérez-lui un temps fixé d’avance, et revenez à la charge plus tard pour poursuivre la tâche en fixant un nouvel objectif. Il est parfois nécessaire de découper la tâche en plusieurs petites parties : dire à l’enfant «range ta chambre» peut constituer un défi insurmontable pour lui. Déterminer des petits objectifs («met ton linge au lavage, range ton jeu de Lego, place tes cartes dans ton album, fais ton lit, passe le ballai», etc.) qu’on aligne sur une liste peut au contraire être perçu comme un jeu si on s’amuse à lui faire deviner laquelle de ces activités prendra le moins de temps et que l’on chronomètre chacune d’elles pour valider son jugement.

Prévenir ou gérer les crises et l’obstination 
L’enfant qui souffre de TDA/H exprime souvent une franche opposition en défiant toute autorité par des comportements hostiles face aux demandes, en argumentant, en criant des insultes, en brisant des objets. Parfois, au contraire, il offre une opposition passive par une nonchalance, une léthargie, une lenteur à répondre à la demande qui irrite tout autant le requérant. Il faut donc prévenir les dérapages par des avertissements bien ciblés qui seront maintenus en tout temps et en tout lieu. On doit essayer de ne pas perdre patience et demeurer maître de nous-mêmes, cesser d’argumenter pour expliquer nos décisions et permettre ainsi à la querelle verbale de s’éteindre.

Quand une crise survient, et que, malgré notre tentative de résoudre le conflit, la crise s’aggrave, il faut prévoir un lieu d’isolement. Non pas nécessairement un lieu de punition, mais un endroit où l’enfant pourra retrouver son calme avant de poursuivre son activité. Ce pourrait être sa chambre, dans laquelle il pourra faire à loisir une activité qui le divertira de sa colère et retrouver un confort intérieur qui lui permettra ensuite de s’excuser et de revenir à l’activité sans perdre la face.


On peut aussi décider d’un lieu bien connu de l’enfant, un lieu de « pause », une chaise dans un coin par exemple, et l’y envoyer chaque fois qu’il se désorganise en le maintenant assis pour une durée déterminée (on recommande une minute par année d’âge, par exemple, à 4 ans,  4 minutes). Après la pause, on demande à l’enfant s’il est prêt à revoir sa conduite, sinon, on maintient la consigne pour une autre « pause » jusqu’à ce qu’il accepte d’obtempérer. S’il refuse de rester assis sur la chaise, on l’y retient bras croisés devant lui et ses mains retenues par vous derrière la chaise jusqu’à ce qu’il consente de lui-même à respecter la pause pour la durée indiquée. La pause peut être utilisée chaque fois que l’enfant a un mauvais comportement (faire mal aux autres, briser un objet, etc.).

Quand on  prévoit sortir avec l’enfant dans un lieu public ou en visite, on l’informe d’avance des limites qu’on exige de lui (par exemple,il ne devra toucher à rien, on n’achètera rien pour lui dans un magasin, il devra rester à portée de vue…). On lui demande de répéter les consignes (pas plus de trois à la fois) et on l’informe tout de suite des conséquences qu’il encoure s’il ne s’y conforme pas et de la permission qu’il se méritera s’il se conduit convenablement. On prévoit aussi un lieu et un temps d’arrêt même dans un lieu public ou encore la possibilité de le retourner dans la voiture avec l’autre parent si celui-ci est présent en l’informant que, la prochaine fois, il sera privé d’une telle sortie

Ces quelques trucs simples favoriseront une meilleure harmonie familiale et une meilleure estime de soi pour votre jeune.

Merci à madame Francine Lussier pour sa participation à ce blogue, en tant qu'auteure.

Blogue par CENOP FL. Fourni par Blogger.

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