jeudi 27 août 2015

La dyscalculie, c’est plus que de ne pas être bon en maths...suite

Lors de notre précédent blogue, nous avons parler de la dyscalculie. Voici la suite à ce sujet...

Les manifestations de la Dyscalculie
Si l’on observe des difficultés importantes en mathématiques chez un enfant, si l’enfant refuse catégoriquement ou évite les activités reliées aux mathématiques, s’il prend plus de temps, beaucoup plus de temps, pour compléter ses devoirs et ses leçons en mathématiques ou pour apprendre ses tables, si les efforts déployés sont considérables et dépassent ceux normalement requis et qu’en plus, son rendement scolaire est en-deça de celui attendu, il est possible qu’il souffre de dyscalculie.

Concrètement, on essaiera d’observer la présence de certaines manifestations dès le préscolaire :

  •  Difficulté à apprendre la comptine des nombres
  •  Erreurs lors du dénombrement (i.e., compter des objets en les pointant un à un)
  •  Difficultés à compter sur ses doigts
  •  Difficultés à mémoriser les faits arithmétiques (les tables)
  •  Erreurs et lenteur en calcul
  •  Erreurs de lecture de nombres (10 025 lu « cent vint-cinq »)
  •  Erreurs en dictée de nombres (six cent quatre-vingt écrit « 6420 »)
  •  Difficultés de comparaison de nombres (< , >)
  •  Difficulté à estimer la réponse d’un calcul



Les enfants ayant une dyscalculie ont des difficultés sévères dans la production et/ou la compréhension des quantités, des symboles numériques, des opérations arithmétiques. Ils ont du mal à faire toutes les étapes d’une procédure de calcul, à savoir quelle opération employer après la lecture d’une situation problème.





En même temps, deux enfants dyscalculiques peuvent être très différents l’un de l’autre.
Je pense que mon enfant est dyscalculique : Que puis-je faire? Qui aller voir?
Tout problème en mathématiques n’est pas forcément un trouble d’apprentissage, pas forcément une dyscalculie. Si un enfant éprouve des difficultés d’apprentissage qui nuisent à son évolution, à son estime de soi ou à ses relations avec les autres, il est important d’en comprendre la nature et leur origine. Cela nous permet de lui fournir les services dont il a besoin et qui pourront l’aider dans ses apprentissages et son cheminement futur.

Le rôle du neuropsychologue
Le neuropsychologue a comme objectif d’investiguer les relations entre les apprentissages, le cerveau et le comportement. Lorsqu’on croit que son enfant souffre de dyscalculie, il est important de s’assurer de consulter un neuropsychologue pédiatrique qui connaît bien les troubles d’apprentissage, et plus particulièrement la dyscalculie. Le neuropsychologue investiguera les différentes sphères des mathématiques afin d’établir s’il y a ou non présence d’une dyscalculie et examinera s’il y a d’autres déficits associés (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité –TDA/H-, syndrome de dysfonctions non-verbales – SDNV -, trouble dysexécutif, dyslexie, dysorthographie, etc.). Il évaluera donc l’ensemble des sphères cognitives tout en portant une attention particulière aux compétences du domaine des mathématiques.

Son évaluation l’amènera à poser, ou non, un diagnostic de dyscalculie : est-ce que les problèmes en mathématiques vécus par l’enfant découlent d’une dyscalculie ou d’un autre trouble? C’est le rôle du neuropsychologue de répondre à cette question. Le diagnostic de dyscalculie s’établit, en partie, en comparant le niveau de compétences en mathématiques au fonctionnement intellectuel de l’enfant, à son âge et à l’enseignement reçu, en considérant les variables socioculturelles, sa langue et son sexe. Le neuropsychologue s’attardera aussi à examiner la nature des erreurs commises par le jeune.

Peu importe la conclusion, le neuropsychologue guidera les parents dans leur compréhension des difficultés de leur enfant afin que des mesures soient mises en place pour soutenir ses apprentissages scolaires et ses activités quotidiennes. Il fournira des pistes d’intervention à appliquer à la maison ainsi qu’à l’école en considérant le profil cognitif global de l’enfant, entre autres s’il y a d’autres déficits cognitifs en comorbidité (TDAH, dyslexie, etc.). Il orientera les parents vers les services de rééducation appropriés selon les besoins de l’enfant, généralement en séances individuelles : orthopédagogie, ergothérapie, orthophonie, etc.

En plus des services de rééducation ou d’intervention, l’évaluation neuropsychologique permettra d’informer les intervenants scolaires et les parents des mesures d’adaptation qui peuvent être mises en place pour pallier la dyscalculie. Il n’y a pas de remède, mais il y a beaucoup à faire pour aider la personne dyscalculique à être le plus autonome possible en mathématiques, tant à l’école, dans son milieu de travail que dans sa vie courante.

Par Eliane Chevrier, neuropsychologue et propriétaire-associée du CENOP

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