TDAH, l'histoire d'une pionnière

« Au moment où j’étais enfant, le diagnostic d’hyperactivité n’existait pas. Par contre, on trouvait des enfants turbulents, des enfants étourdis, des têtes de linotte comme je me rappelle avoir été souvent appelée. Je me souviens aussi avoir été à contre-courant, en marge des autres, sans jamais trop savoir pourquoi.

Quand on se baignait à la mer par exemple, j’entends encore mes parents me dire pourquoi faut-il que tu ailles toujours trop loin? Mais c’est où trop loin? Il ne faut pas que tu dépasses Lise, elle , elle est raisonnable! Dans ma tête à moi, c’est plutôt parce qu’elle était peureuse, mais à partir de ce moment là, je savais où, pour mes parents, c’était trop loin. Mon univers a été marqué par le trop : trop tard, trop loin, trop vite, trop fort, tu cries trop, tu parles trop…

Vous devinerez que mon parcours scolaire a été plutôt chaotique! À la fin de mon cours classique, vers 18-19 ans, j’avais enfin développé des stratégies semble-t-il pour réussir. Mais je me souviens aussi qu’il m’a fallu travailler plus fort que les autres pour avoir les meilleures notes, passer au baccalauréat, à la maîtrise puis au doctorat; mais j’étais passionnée... Encore une fois, c’est le trop qui gérait mes apprentissages, mais c’est aussi la motivation qui me faisait maintenir le cap.

Encore aujourd’hui, les gens qui me côtoient savent que j’ai trop de chose dans la tête et que je n’arrive pas à maintenir le fil de ce qu’ils me disent parce qu’une idée qu’ils émettent en suscite mille dans ma tête et m’amène loin de la conversation qu’on tenait. Pourtant, malgré cela, j’arrive à diriger une clinique, à préparer des conférences, à mener plusieurs projets à la fois.

C’est sans doute en revoyant mon propre parcours que je me suis plus particulièrement attachée à ces enfants qui bougent trop, qui oublient tout, et qui se retrouvent le plus souvent en marge des autres... »
Par Francine Lussier, neuropsychologue et fondatrice du CENOP

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Le livre 100 idées pour mieux gérer les troubles de l’attention permet aux principaux acteurs qui gravitent autour de l’enfant de mieux comprendre les enjeux de ce trouble et d’identifier les signes et les symptômes qui le caractérise.Ce livre a pour but :• d’aider les parents à mieux organiser l’environnement pour   simplifier leur vie et celle de leurs enfants.• de guider l’enseignant dans la gestion de sa classe quand   l’un de ses élèves a reçu un diagnostic de TDA/H.• de conseiller l’adolescent qui souffre des désagréments   causés par ces déficits.Par Dr. Francine Lussier. Édition Tom Pousse, janvier 2011.